INFECTIONS URINAIRES

Prévention de l’infection urinaire chez le sujet âgé

De nombreuses recommandations pour la prévention de l’infection urinaire ont déjà été publiées et leur application en EMS nécessite une adaptation. Des traitements antibiotiques prophylactiques ne sont généralement pas recommandés car la sélection de résistances est frèquente et la prophylaxie chronique par nitrofurantoïne est associée à un risque de toxicité pulmonaire.

Mesures générales recommandées et soutenues par le groupe

– Hydratation
– Éviter les sondages urinaires non-indiqués
– Favoriser la mobilisation du résident
– Lutter contre la perte de l’indépendance fonctionnelle, encourager le résident à aller régulièrement aux toilettes (calendrier mictionnel).
– Bonne hygiène génito-urinaire (nettoyage d’avant en arrière)
– Prévenir/ éviter la constipation

Mesures générales non reconnues

Ces mesures générales n’ont pas obtenu de consensus
du groupe et sont laissées à l’appréciation du médecin.

– Stimulation immunitaire (utilisation de vaccin avec la fraction d’E.coli /Uro-Vaxom®)
– Utilisation d’ovules ou topiques vaginaux d’œstrogènes pour les femmes
– Utilisation de la vitamine C pour acidifier les urines
– Prise de canneberge

Mesures spécifiques recommandées chez les résidents sondés

Limiter les indications à la pose d’une sonde urinaire à demeure et réévaluer l’indication au maintien de la sonde. Selon Swissnoso les indications au port de sonde urinaire sont 1) une rétention urinaire sans alternative possible et /ou obstruction, 2) une incontinence urinaire et escarre sacrée, ainsi que 3) le contexte de soins palliatifs et confort du résident (à la demande du résident lui-même). Il s’agit des indications possibles, à discuter au cas par cas et selon les directives anticipées et/ou le projet de soins du résident.

– Si la présence d’une sonde est indiquée au long cours le sondage sus-pubien a été associé à une diminution du risque infectieux. A évaluer au cas par cas : décision après consultation urologique.
– Pose de la sonde urinaire en asepsie (pose aseptique, gants stériles, matériel stérile, sonde avec site de prélèvement, personnel formé).
– Respect du principe du système clos pour le sondage urinaire
(délai selon instruction du fabricant).
– Maintien du système clos :
1.Sac distal avec robinet ou valve (pour vidange)
2.Ne pas débrancher le sac proximal de la sonde.
– Changement du sac collecteur distal en respectant l’asepsie.
– Fixer le dispositif sonde–sac collecteur pour éviter les tractions durant la journée (à la cuisse) et la nuit.
– Éviter le trop plein du sac distal (vidange à 2/3 de son volume).
– Sonde en déclive en permanence y compris lors des transports.
– Assurer la traçabilité de la pose dans le dossier.

– Pas de changement de routine de la sonde urinaire.
– Pas de manipulation du ballonnet.
– Pas d’antibioprophylaxie lors de sondage.
– Pas d’utilisation de sondes imprégnées d’antibiotiques.
– Pas d’adjonction d’antiseptique ou antibiotique au lubrifiant lors du sondage.
– Pas d’utilisation systématique de désinfectants ou de savons antiseptiques pour la toilette intime des résidents sondés.
– Pas d’antiseptique dans le sac collecteur.
– Pas d’irrigation (rinçage) de la vessie.
– Pas de clampage de la sonde avant le retrait ou avant de faire un prélèvement.
– Pas de surveillance microbiologique de routine chez les résidents avec sonde.